La Mondial Piega,

Une belle histoire donne naissance à une moto d'exception 

 

 

 

Historique:

Mondial a été formé en Italie par les frères  Boselli en 1948.

Le comte Giuseppe Boselli, étant italien, il aime la compétition ;o)  et il a engagé l’ingénieur Drusiani pour concevoir une 125cc, double arbre à cames en tête. La 125 de course  Mondial était si réussie qu’elle permettra jusqu’en 1957 de gagner 10 titres de championnats du monde dans les classes 125 et 250cc, ainsi que beaucoup d'autres victoires et trophées  importants.

À partir de 1950 quelques machines de route ont été également produites mais le coeur de la compagnie était toujours dans la compétition.

Une fois que Soichiro Honda avait établi sa compagnie, il a compris que la compétition était importante  pour faire de la publicité pour,ses motos et en 1957, il a approché Mondial.

Cette année là l'équipe italienne avait trusté les 3 premières place en 250c avec le britannique Cecil Sandford, l’italien Tarquinio  Provini et l’irlandais multi-discipliné Sammy Miller, alors que Provini avait également gagné le titre 125cc, ainsi Honda s’était adressé directement aux meilleurs.

Les 2 grands hommes ayant très vite sympathisé lors d’un voyage de en Italie, Mondial fourni gracieusement à Honda une 125 de grand prix  à étudier.

En 1961 Honda a gagné les championnats 125cc et 250cc. Les insignes de réservoir étaient Honda mais la technologie, bien qu’améliorée, était Mondial.
C'est pourquoi aujourd'hui, quand vous entrez dans le musée de Honda sur le circuit de Motegi au Japon, la première moto que vous voyez  est la 125 Mondial de GP ramenée par Soichiro Honda.


Il y a deux ans, Roberto Ziletti a dévoilé une nouvelle Moto de course avec un vieil insigne - il avait racheté le nom de Mondial (bien que la famille Boselli conserve un droit) et avec sa richesse considérable, accrue par des affaires d'édition, avait conçu une machine pour courir en Superbike. La moto devait être pourvue d’un Vtwin de Suzuki TLR1000 mais, quelques semaines avant qu'elle ait dû d'être exposé au Salon de Milan, Suzuki s’est retiré du deal !

Ziletti a alors demandé à son ami Oscar Rumi, patron d'un gros Team  Honda, s'il pourrait emprunter un  moteur de Honda SP1  juste pour le salon.
Rumi ne pourrait pas le faire sans la permission de Honda  Japon, et le découragea car cette permission n’est jamais accordé a des équipes extérieures car la politique générale de Honda n'est pas de fournir des moteurs seuls.

Mais le nom de Mondial à remué des mémoires affectives à Hamamatsu et, 45 ans après que Mondial a aidé Honda, Honda a accepté de prêter un moteur pour le salon et  s'est proposé d’être le fournisseur exclusif de moteur des nouvelles Mondial…

Nico

Compte-Rendu de l'essai:

Jeudi 9 Novembre 2003, sur le circuit d’Abbeville

Nous arrivons en même temps que le camion Mondial et sommes accueillis par Jean Bernard Desquesnes, le patron de SFCS motos, l’importateur pour la France, et ses collaborateurs Eric Saul et Marc Morales.

La température est étonnamment clémente pour la saison en Picardie et la lumière incidente du soleil d’hiver irradie le site.

Alors que nous prenons le petit déjeuner dans la tour de contrôle, arrivent Olivier Pernot (Kali) pour l’Intégral , Thomas Baujard de MJ et Thomas Chignac de MR, et le photographe JP Boulmé.

Le staff de l’importateur fait chauffer les 4 Mondial Piega  sur la piste.

Il est temps maintenant d’enfiler la combine et fébrile d’enfourcher la bête, splendide dans sa livrée bleu et argent, première sensation, la selle est haute !

Esthétiquement, Elle est belle mais l’on ressent le déjà vu, elle s’inspire de la MV et du travail de Terreblanche mais avec un mélange de lignes tendues et de courbes qui casse l’agressivité.

La piste de 2,4 Km présente une partie relativement rapide suivie d’une partie très technique qui limite l’ardeur des essayeurs.

Les suspensions,  fourche Paoli à l’avant et  mono amortisseur Öhlins à l’arrière, sont réglées avec trop de précontrainte pour mon poids et pas assez freiné en détente pour ce circuit et mon (faible) niveau de pilotage. Elles mettent néanmoins en valeur, l’extrême rigidité du cadre en treillis de tube en acier  chrome molybdène.
La moto saute pas mal sur les parties bosselées sans jamais produire de réactions vicieuses.

Légère la moto reste neutre et précise au changement d’angle et avec le rythme qui augmente au fil des tours, la banane s’installe sous le casque, ça va être dur de rentrer au paddock pour la rendre….

Le freinage Brembo bien que non radial est exceptionnel de puissance et de feeling, et il faut me faut plusieurs fois repousser mes repères.
Le moteur, celui de la Honda SP1 à la cartographie revue, hoquète un peu et manque de souplesse sous 3000 trs,  mais allonge superbement ensuite jusqu’à 7500 trs  ou il catapulte alors les diodes du tableau de bord entièrement digital jusqu’au 10000 trs de la zone rouge.
Le bruit est très particulier, grave et métallique à mi-régime il devient un impressionnant miaulement rauque en haut, Le pot en titane estampillé Arrows for Mondial est paraît-il homologué...
 Ya pas, un bicylindre de 140 CV ça cause et j’ai pas l’habitude d’une telle cavalerie, aussi me méfierais je après quelques glissades de l’AR à la réaccélération en sortie de virage, de la poignée de gaz…
Faut dire que 25000 euros par terre devant tout le gratin, j’ai pas envie !

Avec une pensée pour ceux qui attendent, je rentre au Paddock, j’aurai l’occasion de faire un deuxième run avec une moto réglée un peu plus souple qui confirmera ces impressions dans la matinée.

Sur le bord de la piste, je me régale en regardant Thomas Baujard de MJ manier la bête, impressionnant ! ! Il viens de lâcher le guidon de la Desmosedici de Troy Bayliss la semaine dernière pour enfourcher la Mondial aujourd’hui !
Dur métier que le sien ! !

Cette pause me permet également de détailler la machine en statique, Les rétros intégrant les clignos à diodes sont très réussis, le carbone est omniprésent, jusque la boite à air, il fait coffrage au bras oscillant en fait, en tube treillis.
Les repose-pieds sont réglables dans de multiples positions.

Les bonnes choses ayant toujours une fin, un repas est prévus pour nous faire redescendre en douceur de notre trip picard.

Pendant l’apéro, la Streetfigther, version sans carénage est présentée, et c’est l’occasion de nombreuses échanges avec Eric Saul et Alponso, le directeur italien.


A table je me retrouve à coté de Marc Moralés qui nous racontera comment en déconnant dans les monts du lyonnais avec ses potes, il s’est fait remarquer par Marcel Seurat avec qui il est devenu champion de France d’enduro dés sa première année de participation mais c’est une autre histoire….

Nico

 

 

 

 La piega à Abbeville

 

 Nico prends contact avec la belle

Sous le soleil picard

 Nico de retour

  

 La Miche en piste

Thomas Baujard

 Eric Saul

Eric Saul

 

La Starfighter présentée par Eric Saul, Alphonso de l'usine Italienne, Jean Bernard Dequesnes et Marc Morales